Photographie Animalière : 35 Conseils Pratiques

La photographie animalière est un art qui demande d’être aussi discret que la souris cachée chez vous et aussi patient qu’un pêcheur en hiver.

Si vous pensez que capturer un écureuil en pleine action ou un cerf lors du brame n’est qu’une question de chance, détrompez-vous !

Préparez votre matériel photo, enfilez votre meilleur camouflage, et suivez ces 35 conseils pratiques pour maîtriser l’art de la photo animalière, de l’affût à la retouche, sans oublier quelques secrets de pro pour épater la galerie.

1. Comprendre le comportement animal

Je l’ai mis en premier, parce que c’est la base.

Avant même de vouloir faire des photos, vous devez trouver les animaux !

Rien de mieux que de se renseigner sur l’animal en amont, pour connaître ses habitudes de vie et son comportement.

C’est vraiment essentiel.

Le renard qui chasse au petit matin, l’oiseau qui revient toujours au même arbre…

Plus vous en saurez sur leur comportement, plus vous serez en mesure de prévoir leurs actions et de les attendre de pied ferme.

2. Utiliser un téléobjectif

La base aussi. Le téléobjectif est l’outil indispensable pour la photographie animalière.

Pourquoi ?

Parce que je vous féliciterai si vous parvenez à vous approcher à deux mètres d’un animal sauvage sans le faire fuir.

Le téléobjectif vous permet de garder une certaine distance tout en capturant de beaux détails.

Un zoom de 200 mm minimum est souvent recommandé, mais si vous pouvez monter plus haut (300 mm, 400 mm, 600 mm), c’est encore mieux.

Plus le téléobjectif est puissant, plus vous pourrez photographier des sujets éloignés et faire des portraits d’animaux sans compromettre la qualité de l’image.

3. Utiliser le format RAW

Le format RAW est un incontournable pour tout photographe animalier sérieux.

Contrairement au format JPEG, qui compresse les fichiers et perd une partie des informations, le RAW capture tous les détails de la scène sans perte de qualité.

Cela vous offre une plus grande flexibilité en retouche : ajuster l’exposition, corriger la balance des blancs ou récupérer des détails dans les ombres et les hautes lumières devient un jeu d’enfant.

Certes, les fichiers sont plus lourds, mais ça vaut le coup pour obtenir des images parfaites.

On peut comparer le RAW au négatif de l’argentique : il demande à être développé ensuite.

4. Connaître les meilleures heures de la journée

En photographie, la lumière c’est le plus important.

Sans une bonne lumière, tout devient fade et terne.

Les meilleurs moments pour photographier sont quelques heures après et avant le coucher du Soleil (matin & soir).

La lumière y est douce et crée de belles ombres.

Ça tombe plutôt bien, parce que c’est aussi à ces heures que les animaux sont les plus actifs !

Travailler avec la lumière naturelle rendra vos photos plus vivantes et authentiques, sans avoir à recourir à des éclairages artificiels.

5. Utiliser un piège photo

Le piège photo est un excellent outil pour observer des animaux sauvages sans avoir à être présent.

Il s’agit d’un appareil équipé d’un détecteur de mouvement, qui prend des photos ou vidéos dès qu’un animal passe devant.

C’est d’un grand secours pour le photographe, qui peut ensuite noter les heures de passage et autres habitudes de l’animal, en prévision d’un affût.

Ici, on peut dire merci à la technologie !

6. Effectuer des sessions de repérage

On en parlait au conseil précédent : les pièges photo font partie du “repérage”, une étape clé en photographie animalière.

Il ne s’agit pas seulement de découvrir un lieu, mais de comprendre où et quand les animaux se déplacent.

On devient alors le Sherlock Holmes de la forêt.

Une ou plusieurs sessions de repérage permettent d’identifier les meilleurs endroits pour poser un affût, les zones fréquentées par les animaux, les conditions de lumière, le sens du vent dominant…

Plus vous connaîtrez le terrain, plus vos chances de capturer des images réussies seront élevées.

7. Faire un affût et se camoufler

En photographie animalière, l’affût est une technique qui consiste à rester caché et immobile dans un abri de fortune, en attendant que les animaux sortent ou s’approchent.

J’aime beaucoup cette technique, car si elle est bien réalisée, elle vous permet d’observer les comportements authentiques des animaux.

Que vous utilisiez une tente d’affût ou simplement un filet de camouflage, l’idée est de vous fondre dans l’environnement.

L’affût permet une proximité inégalée avec les animaux.

L’attente peut être longue, mais les résultats en valent la peine.

(et ça fait de belles histoires à raconter)

8. Utiliser la lumière latérale

Lorsque vous prévoyez un affût, vous devez savoir où sera le Soleil par rapport à votre sujet (il existe des applications pour cela, comme Ephemeris).

La lumière est votre alliée pour créer des photos animalières saisissantes, mais elle peut également les ruiner.

La lumière latérale permet d’éviter les contre-jours mal menés.

Elle crée une harmonie visuelle et un éclairage équilibré.

9. Ne pas trop s’approcher

L’une des règles d’or en photographie animalière est de respecter la distance avec les animaux.

Non seulement vous évitez de les déranger, mais vous minimisez également les risques de les voir filer à l’anglaise.

Chaque animal a une distance de fuite qui lui est propre, au-delà de laquelle vous ne le reverrez plus.

Vous devez apprendre à jauger cette distance lors de vos approches, afin de ne pas dépasser la limite.

Si l’animal commence à vous lancer des regards suspicieux, c’est probablement le moment de vous arrêter !

10. Approcher silencieusement et en zigzag

Oui, en zigzag.

Approcher les animaux à découvert n’est pas chose aisée.

Le silence et la lenteur s’imposent comme première règle.

La seconde est d’éviter les lignes droites directement vers l’animal.

C’est un fort indicateur d’alerte pour eux.

Zigzaguer permet de laisser moins transparaître nos intentions d’aller vers lui.

Aussi, n’oubliez pas d’activer le mode silencieux de votre appareil photo pour minimiser les bruits mécaniques lors des prises de vue.

Si vous ne pouvez pas, optez pour une moufle anti-bruit !

11. Se préparer pour les longues attentes

En photographie animalière, il faut savoir être patient. Oh que oui !

Les animaux ne suivent pas un emploi du temps précis, et il est rare qu’ils apparaissent dès que vous êtes prêt à les photographier (plutôt extrêmement rare).

Préparez-vous mentalement et physiquement à rester immobile pendant des heures.

Pensez à apporter des vêtements adaptés à la météo, de quoi vous hydrater et peut-être même un en-cas.

Le plus dur, c’est souvent l’attente… mais personnellement, je ne vois pas les heures filer quand je suis dans la nature !

12. Construire une drinkstation

Une drinkstation est un point d’eau que vous installez pour attirer les animaux, particulièrement les oiseaux, dans un environnement naturel, un affût à côté.

L’idée est de créer un espace à la fois utile pour les oiseaux et esthétique pour les clichés.

Les animaux payent en photos leur ration d’eau (tout est payant dans ce monde).

C’est une astuce redoutable pour faire venir la faune directement à vous !

Surtout en périodes de chaleur, durant lesquelles vous leur rendez un bon service, tout de même !

13. Opter pour un fond simple si possible

La lubie du photographe animalier avec l’arrière-plan, concerne en réalité le sujet.

Un arrière-plan encombré peut distraire l’œil et détourner l’attention de votre sujet principal.

Au contraire, votre sujet se détachera beaucoup mieux sur un fond simple et uniforme.

Et un sujet détaché de l’arrière-plan, c’est une belle image à venir !

14. Utiliser le mode manuel

En photographie animalière, le mode manuel est votre meilleur allié pour garder le contrôle total sur vos réglages.

Pourquoi le contrôle des réglages est important ?

Parce que : 

  1. Vous serez plus réactif que votre appareil (si, croyez-moi).
  2. Vous éviterez les caprices des automatismes de votre appareil.
  3. Vous contrôlerez la vision créative de l’image.

Le dernier point est important.

Jamais le mode automatique de votre appareil ne vous laissera faire des contre-jours créatifs, pourtant bien appréciables.

Avec le mode manuel, vous pourrez ajuster l’ouverture, la vitesse d’obturation et les ISO sans blabla.

Prenez le temps de bien maîtriser ce mode, et vous verrez vos photos passer au niveau supérieur.

15. Privilégier une vitesse d’obturation rapide

En parlant de réglages…

Pour capturer des animaux en mouvement sans flou, il est nécessaire d’avoir une vitesse d’obturation rapide.

Optez pour une vitesse d’au moins 1/800s à 1/1000s pour figer les scènes dynamiques, comme un oiseau en vol ou un chevreuil en pleine course.

Si la lumière le permet, n’hésitez pas à augmenter encore davantage.

16. Prendre des photos en rafale

Les animaux sont rapides, très rapides.

Le mode rafale est un indispensable (et même un critère d’achat pour moi !).

Une rafale vous permet de capturer plusieurs images par seconde, augmentant vos chances d’obtenir LE cliché parfait au bon moment.

Une bonne vitesse de rafale commence à 8/10 images par seconde.

17. Choisir une bonne carte mémoire

Qui dit bonne rafale, dit bonne carte mémoire.

Vous imaginez facilement qu’à la vitesse de 10 images par seconde, votre carte doit assurer !

Il vous faut donc une carte au stockage suffisant (64 Go, 128 Go ou plus) et à la vitesse d’écriture rapide (200 à 300 Mo/s par exemple), surtout si vous photographiez en RAW.

Cela vous permettra d’enregistrer rapidement vos images et d’éviter un triste ralentissement de la part de votre boîtier.

Cette carte mémoire est un bon modèle pour commencer d’après moi.

18. Utiliser l’autofocus continu

L’autofocus continu est un sacré atout en photographie animalière, lorsque vos sujets sont en mouvement constant.

Ce mode vous permet de maintenir le focus sur l’animal, même si celui-ci bouge.

C’est encore plus utile pour les photos d’oiseaux en vol.

L’autofocus continu assure que votre sujet reste net tout au long de l’action.

Ce mode porte le nom de “AF-C” chez Sony et Nikon, et de “AI Servo” chez Canon.

19. Prenez soin de votre matériel

En photographie animalière, le matériel coûte un bras, mais ce qui n’empêche pas qu’il soit mis à rude épreuve : humidité, poussière, boue, pluie…

C’est pourquoi il est essentiel d’en prendre soin.

Utilisez des housses anti-pluie pour protéger votre appareil lorsqu’une douche azurée vient mollement s’écraser sur lui.

Ce modèle est intéressant.

20. Utilisez un trépied

Généralement, un téléobjectif n’est pas léger.

Un trépied ou monopode, pour de stabilité et de confort, s’avère rapidement indispensable.

Sans parler des longues sessions d’affût qui nécessitent obligatoirement ce type de matériel.

Choisissez un trépied léger mais robuste (en fibres de carbone donc), facile à transporter sur le terrain.

Pour les photographes avancés, l’idéal serait d’investir dans une tête pendulaire (non ce n’est pas une insulte).

21. Concentrer l’attention vers le sujet

Eh oui, c’est le chevreuil qui nous intéresse, pas la branche à côté.

Pour ce faire, il est crucial d’éviter (au mieux) d’inclure dans le cadre des éléments qui perturbent la lecture de l’image.

L’expérience de terrain joue ici un grand rôle, mais sachez qu’il est toujours possible de supprimer, lors du post-traitement, les quelques détails qui accrochent l’œil.

Le but est de guider l’œil du spectateur directement vers le sujet.

Plus l’attention est focalisée sur l’animal, plus l’image aura d’impact.

22. Laisser de l’espace au regard de l’animal

Un moyen simple de bien équilibrer ses compositions en photo animalière est de donner de l’espace dans la direction où l’animal regarde.

C’est beaucoup plus naturel, et ça permet aussi d’instaurer une connexion entre le sujet et son environnement.

23. Se mettre à leur niveau

Pour obtenir des photos vraiment immersives, il est essentiel de vous placer au même niveau que l’animal que vous photographiez.

Cela signifie parfois vous allonger dans l’herbe ou vous accroupir discrètement.

Oui le pantalon est fichu, mais je vous laisse choisir le bon avant de partir.

En vous mettant à la hauteur du sujet, vous créez une connexion visuelle véritablement plus forte.

Alors, n’hésitez pas à vous salir un peu pour obtenir un beau cliché !

Vos genoux vous en voudront peut-être, mais votre portfolio vous dira merci.

24. Ne pas négliger la retouche

Même avec des prises de vue impeccables sur le terrain, la retouche reste une étape incontournable en photographie.

Elle permet d’ajuster la luminosité, le contraste, de travailler l’image localement.

Je vous conseille le logiciel Lightroom, une référence en matière de développement photo.

Et sachez que la retouche n’est pas une nouveauté : les photographes argentiques le faisaient déjà.

Veillez simplement à ne pas exagérer les retouches pour conserver l’authenticité de la scène.

25. Exploiter les conditions météorologiques

La météo est un ennemi allié à ne pas sous-estimer.

Plutôt que de craindre la pluie, le brouillard ou la neige, apprenez à les utiliser pour donner une ambiance unique à vos clichés.

Vous verrez, c’est vraiment exceptionnel !

On imagine souvent que lorsqu’il fait moche, on ne doit pas sortir.

Mais je dirai que pour obtenir des clichés que peu ont, il faut sortir quand tout le monde reste.

26. Apprendre à lire les traces

Lire les traces d’animaux est un atout très précieux en photographie animalière.

C’est durant les séances de repérage que vous pourrez mettre à profit vos talents d’observateur.

Apprenez à reconnaître les empreintes, les signes de présence, et lisez la forêt comme un livre ouvert.

Cherchez les coulées, refaites les passages des animaux.

Soyez à la fois un détective en herbe et dans les herbes.

27. Être réactif

Les opportunités se présentent souvent de manière imprévisible, et elles peuvent disparaître aussi vite qu’elles sont apparues.

Il y a quelques années, j’ai pris une belle photo de pic épeiche sur un arbre en fleurs.

Pourtant, j’était à une demie-seconde de passer à côté.

Eh oui : j’avais attendu environ deux heures, le pic n’est venu que deux secondes.

J’ai fait seulement 3 à 4 clichés en rafale à 10 images par seconde.

Seule une photo était nette.

Restez donc attentif à tout ce qui se passe autour de vous, parce que votre réactivité est souvent la clé pour ne pas rater de bons clichés.

28. Le bokeh fera votre force

Le bokeh, cet effet de flou d’arrière-plan, est un avantage visuel très recherché en photographie animalière.

En conservant l’ouverture la plus grande possible, vous obtenez une petite profondeur de champ, isolant mieux votre sujet du décor.

29. Observer les règles éthiques

Vous devez faire tout votre possible pour ne pas perturber les animaux, surtout en période de reproduction ou autres moments importants.

Le respect de la faune est primordial : que vaudront vos photos sinon ?

30. Maîtriser la balance des blancs en post-traitement

Une balance des blancs équilibrée est l’assurance de rendre naturelles les couleurs de vos photos.

Les conditions peuvent varier considérablement.

Si la lumière est trop chaude ou trop froide, corriger la balance des blancs dans des logiciels comme Lightroom permettra de restituer les vraies couleurs de la scène.

31. Photographier aussi l’environnement

J’ai précisé plus haut qu’il faut éviter d’inclure dans le cadre des éléments perturbateurs.

Mais je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas inclure des éléments enrichissant dans la composition.

En photo animalière, le cadre naturel est fortement lié à l’animal que vous immortalisez.

Vous pouvez essayer de zoomer un peu moins, pour “contextualiser” votre sujet au sein de son milieu naturel.

32. Régler les ISO correctement

L’ISO est un outil très utile, mais dangereux si l’on ne sait pas l’utiliser.

Les ISO sont en quelque sorte une “lumière numérique”, très utile en condition de basse luminosité.

Cependant, plus vous “montez” dans les ISO, plus votre photo deviendra granuleuse et “bruitée”.

Il est donc important de garder une valeur ISO basse si l’on peut (100-400 ISO) et d’augmenter si nécessaire (800-1600 ISO).

33. Anticiper les comportements

L’autre jour, je filmais un sanglier qui, soudain, disparu dans les herbes.

Connaissant la bête, j’ai pensé probable qu’elle sorte d’un côté plutôt que de l’autre, ce qui m’a permis de placer la caméra en avance.

Ce jour-là, la chance était avec moi : le sanglier est sorti à l’endroit exact que j’avais imaginé, m’offrant une belle prise vidéo.

Plus vous passerez de temps à observer et connaître votre sujet, plus vous pourrez anticiper ses décisions et ajuster en fonction.

Certains signes, comme une oreille dressée ou un regard vigilant, peuvent indiquer que l’animal est sur ses gardes ou s’apprête à bouger.

34. Utiliser des applis pour identifier les espèces

Lorsqu’on débute en photographie animalière, il peut être difficile d’identifier les espèces animales ou les chants d’oiseaux, pourtant bien utiles une fois sur le terrain.

Je vous recommande donc l’application BirdNET pour enregistrer et identifier les chants d’oiseaux, ainsi que Seek pour les autres espèces animales.

35. Choisir le noir et blanc artistique

Personnellement, je photographie en couleur.

Mais j’éprouve un grand respect pour les photographies animaliers faisant le choix du noir et blanc (comme Laurent Baheux, ou Marina Cano).

Je trouve que ça donne réellement une touche artistique unique, mettant l’accent sur la texture et le contraste.

Ce choix peut être aussi efficace pour des scènes où la lumière est difficile, même si ça ne doit pas être une décision prise par contrainte.

N’hésitez pas à expérimenter et à faire votre choix !

Conclusion

Vous avez maintenant une boîte à outils bien remplie pour capturer la faune sous son meilleur jour !

Entre patience, connaissance du terrain et maîtrise technique, vous êtes parés pour réussir des photos aussi belles que authentiques. Alors, à vos appareils, et surtout, partagez votre avis (et vos anecdotes) dans les commentaires !

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager avec d’autres photographes de nature, ça fera plaisir aux animaux… et à moi aussi !

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